Si sa précédente mouture outrepassait déjà les capacités d’un gravel ordinaire, cette année le Genesis Vagabond fait l’objet d’une mise à jour majeure, et assume plus que jamais sa tendance au VTT, en adoptant une géométrie plus propice à dévaler les chemins de terre et des interfaces compatibles avec les nouveaux standards du VTT.
En premier lieu, les révisions concernent le cadre. (Car c’est bien la base qu’il s’agit de remodeler, pour faire évoluer la nature fondamentale du vélo ; après quoi seulement on peut revoir en profondeur les composants et accessoires, qui viennent s’interfacer dessus.)
Avec un espacement de moyeux boost à l’arrière, voilà le Vagabond paré à s’aligner sur des lignes de chaîne VTT, qui favorisent le montage de pneus larges. Le dessin des bases a également été revu en ce sens.
Voici donc le Vagabond chaussé de pneus de 2.35" – des Maxxis Ikon, qui offrent pour un monstecross un beau compromis entre accroche et rendement.
Le vélo est proposé dans deux montages correspondant à deux niveaux de budget. On peut saluer la nette amélioration de la cohérence de ces montages par rapport à la précédente itération du vélo.
Que ce soit avec la transmission microSHIFT Sword du Vagabond 10 ou la SRAM Apex du Vagabond 20, la plage de développements se trouve élargie par rapport à la configuration de 2022 ; élargie notamment par le bas (grâce aussi à un pédalier de 34 dents), ce qui permettra de mouliner davantage dans les ascensions difficiles – un aspect qui faisait défaut avec le précédent montage.
La version 10 propose des freins mécaniques TRP Spyre harmonieusement assortis (en termes de choix techniques) avec le groupe microSHIFT, tandis que les étriers du Vagabond 20 sont en toute cohérence ceux du groupe SRAM Apex.
Avec une nouvelle douille conique, on peut également pourvoir le Vagabond d’une fourche suspendue. Genesis ne propose pas de montage retenant cette option, mais le débattement prévu de 40 mm permettra de choisir parmi les modèles gravel de divers fabricants.
On notera que dans cette optique, Genesis a préféré s’en tenir à un axe non boost à l’avant (c’est à dire du 12 × 142 mm, au lieu du 15 × 110 mm typique du VTT), pour éviter d’avoir à changer de roue en même temps qu’on changera de fourche.
En rose fushia, le Vagabond 20 est au tarif de 2 700 € environ. Le Vagabond 10, dans sa robe vert pâle, devrait se trouver autour de 2 150 €
Le cadre n’est plus fabriqué de tubes Reynolds 725, mais dans un acier chromoly plus standard. Ce changement – grâce à quoi le Vagabond 10 peut proposer un tarif plus modéré – constituera assurément un petit sacrifice sur le poids et la rigidité, mais le chromoly demeure un excellent alliage pour un vélo de ce type, et d’autres révisions améliorent par ailleurs les caractéristiques du cadre, comme cette douille conique mentionnée plus haut, une boîte de pédalier au format T47 (pour plus de rigidité à l’endroit d’où rayonnent les forces du pédalage), ou des haubans rabaissés (qui devraient rendre l’assise un tantinet plus souple).
Le cadre du Vagabond a en outre fait l’objet d’une révision minutieuse de sa panoplie d’œillets, pour le montage de sacoches et autres porte-bidons. Les interfaces de porte-bagages et garde-boue demeurent, mais le tube diagonal, qui dénombrait déjà trois inserts sur le dessus, en compte maintenant le double, répartis de telles façon que plus de combinaisons semblent possibles pour organiser ses porte-bidons.
Sur la fourche, la triplette d’œillets (précédemment orientée vers l’arrière) a été ramenée à la perpendiculaire de l’axe du vélo, afin de faciliter le montage de cargo-cages (en évitant que les sacoches ne viennent frotter les rayons).
À proximité de la douille, un gousset de renfort a été déplacé sous le tube supérieur, sans doute pour éviter des interférences avec une sacoche top-tube.
Le routage des câbles et durites est dorénavant prévu pour un gainage intégral. Un routage interne de tige de selle télescopique est prévu dans le tube de selle.
Sous le registre de la géométrie, la douille de direction se trouve inclinée de 2° supplémentaires (69° au lieu de 71°), et le déport de fourche réduit à 50 mm (contre 55 mm auparavant). Voilà qui tire nettement le vélo hors du champ du gravel ordinaire, en améliorant considérablement sa stabilité dans les descentes difficiles. Les bases ont aussi été légèrement allongées. La contrepartie sera une moindre réactivité de l’engin, et une perte plus manifeste de maniabilité si d’aventure on venait à charger la fourche avec un porte-bagages et des sacoches bien remplies. (Mais serait-il bien judicieux de charger à ce point un vélo avec lequel on s’engage sur des terrains accidentés ?!)
Pour aider dans les montées (mais au prix d’un confort un peu diminué), le tube de selle est redressé de 1,5° (soit maintenant 74°).
Le nouveau Vagabond est en fait un peu moins adapté à de grands voyages qu’à des escapades toniques et rafraîchissantes, sur des durées de quelques jours à quelques semaines tout au plus.
Bref, la révision de cette année porte largement au-delà les menues retouches dont les équipes marketing aiment à faire grand cas. Le nouveau Genesis Vagabond apparaît comme concrètement mieux conçu dans sa nouvelle mouture, et sera plus que jamais propice à aller camper au milieu de nulle part.
Le vélo est disponible dans cinq tailles (contre quatre précédemment) établies pour des cyclistes mesurant entre 1,56 m et 1,94 m. Il est monté sur des roues de 27,5" dans les petites tailles (XS et SM), et sur du 29" au-delà. Pour qui aime à élaborer personnellement son montage, le Vagabond est disponible également comme simple kit-cadre (vert foncé), au tarif de 1 050 € environ.
Plus d’infos sur genesisbikes.co.uk.