Mirages jusqu’au bout de la nuit

Mirages jusqu’au bout de la nuit
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17 h, le dernier jour de ce périple hors norme. Je m’arrête une énième fois pour consulter la carte sur le téléphone fixé à mon guidon. Je l’active pour le sortir de sa léthargie et tente de me localiser. Sans rien comprendre, je me retrouve sur la terre battue du trottoir, le vélo au-dessus de mon corps. Passé le moment de surprise, je crois deviner ce qui m’est arrivé : je me suis endormi sur mon engin. C’est la première fois qu’une telle situation se produit.
Il faut dire que la journée a été longue, et la nuit courte : 20 minutes de sommeil. Alors le corps commence à réagir.

Le départ de ce brevet de 1000 km a été donné jeudi à 16 h. Le défi était de parcourir une sorte de boucle plate depuis Assas (près de Montpellier), rejoindre Mimizan-Plage (station balnéaire de l’Atlantique) et revenir au départ 75 h plus tard au maximum. Nous sommes 11 participants, dont 8 du club organisateur.

Dès le début, j’ai remarqué que nous n’étions pas dans la même catégorie. Ces cyclistes-là ne jouaient pas dans la même cour que moi. À peine sorti du village, j’étais déjà en retrait et largué. Je comptais m’accrocher pour bénéficier du guidage sans devoir consulter la carte. Peine perdue. Au bout de 7 kilomètres, à Saint-Gely-du-Fesc, tout le groupe avait disparu de ma vue. Il faut dire que ce prologue comportait une alternance de petites montées, et à vélo couché c’est plus difficile de garder un rythme soutenu dans ces conditions. Des costauds, ces pédaleurs.
Me voilà livré seul à l’assaut des prochains 993 km, m’invitant à traverser l’Hérault, le Tarn, la Haute-Garonne, le Tarn-et-Garonne, le Gers et les Landes.

La météo est au beau fixe, le soleil généreux et la température agréable (vers les 32°). J’avance à mon rythme, tranquillement. Peut-être trop tranquillement. Je m’en apercevrai plus tard. Au bout de 10 km, les ennuis commencent. Je perds le bidon et porte-bidon accroché sous le guidon. Les colliers ont lâché. Pas le temps de réparer pour le moment.
Drôle de sensation de se dire que l’on va chercher les vagues à vélo, juste par défi. Alors le doute s’immiscie.
- Pourquoi se lancer dans cette aventure ?
- Pourquoi chercher à dépasser ses limites ?
- Et si ce n’était pas un bon choix ?
Les questions sont vite balayées. J’avance et j’atteindrai cet objectif coûte que coûte. Je ne cherche pas à dépasser mes limites. Car je crois que si l’on dépasse ses limites, c’est à ce moment que l’on se met en danger. On se lance pour découvrir ses limites, et s’apercevoir qu’on peut les repousser, qu’elles sont fluctuantes et liées à nos croyances limitantes. Nous possédons toujours des ressources insoupçonnées. C’est notre tête qui nous conditionne à croire le contraire.
Il n’y a qu’à pédaler pour rejoindre l’océan, un rêve de plus à réaliser.
J’ai confiance dans ma préparation, même si le Covid est venu en troubler le déroulement il y a 3 semaines. J’ai bien surveillé mon régime alimentaire ces sept derniers jours, en essayant de capitaliser du sommeil. Mais je n’ai jamais pédalé non-stop sur une telle distance. Cela me rappelle mon expérience de la Diagonale des Fous en course à pied : 66 h avec 2 h 30 de sommeil. C’est la même démarche, sur deux-roues.

Alors j’avance. Passage au km 55 ou les circuits aller et retour se rejoignent. Quelques encablures plus loin, c’est le Cirque de Mourèze et ses étonnants rochers, voisin du lac Salagou, dont on ne verra que les panneaux. Les villages se succèdent, la nuit tombe dans la partie la plus éprouvante du parcours : l’ascension de plusieurs cols, pas très hauts. Col de la Merquière (369 m), Col de la croix de Mounis (809 m — franchi 3 fois par le Tour de France), Col de la Croix de Deux Sous, avant d’approcher de Lacaune.
J’ai froid.
La température n’est pas très basse (14-15°), mais l’altitude et le vent dans la descente rafraîchissent l’atmosphère. Alors je rajoute des couches de vêtements, mais ne prends pas le temps de mettre en plus mon collant léger. Ce sera supportable pour quelques heures.
Arrive le premier contrôle à Lacaune. Comme tout est fermé (0 h 30), personne ne peut apposer un cachet sur mon carnet de route. Dans ce cas le règlement autorise de se prendre en photo devant le panneau de l’agglomération. Par le passé, il fallait envoyer des cartes postales, de l’endroit du passage (la possibilité existe toujours) !

Après la traversée de la montagne, je décide de m’arrêter dormir un peu, même si je n’ai pas encore sommeil. 4 h du matin. Petit somme de 25 min à Montredon-Labessonnié, allongé directement sur le béton derrière un bosquet au centre du village. Mon nez détecte de vagues effluves de pain et je vois une fenêtre allumée à quelques pas dans la rue : pas de doute, c’est une boulangerie. L’alarme du réveil est brutale. Il est temps de repartir, l’océan m’appelle.

Le parcours pénètre dans le Gers. Je commence à me poser des questions sur le délai, car un problème surgit. La navigation. Je n’avance pas avec un GPS, mais avec une feuille de route et des cartes dans mon téléphone, que j’ai créées et enregistrées. Alors quand le doute pointe, il faut s’arrêter, consulter, vérifier. Une telle halte prend du temps. Et je compte également sur la signalisation routière pour me guider. En l’occurrence, tous les villages ne sont pas indiqués. Peut-être que l’on trouve moins de panneaux aujourd’hui, en raison de la prolifération des GPS dans les voitures. Dommage, car il y a des milliers de noms étonnants et improbables, parfois drôles, à découvrir dans nos régions.
Pour le dernier BRM 600, j’avais utilisé cette méthode, et tout s’était très bien passé, dans la limite horaire imposée. Mais l’itinéraire proposait un cheminement peut-être un peu plus facile. Je vais donc « perdre «  énormément de temps à chercher la route, à demander mon chemin. Car un arrêt de navigation peut durer : freiner et s’arrêter, allumer le téléphone, enlever les lunettes de vélo, sortir les lunettes de vue, regarder mon document de route, repérer la ville et le numéro de carte, consulter sur le smartphone la carte correspondante, repérer ma position du moment, comprendre vers où se diriger et toute la démarche inverse avant de repartir. Séquence énergivore et chronophage.

6 h 49 samedi matin. Je pédale sur la route entre Graulhet et Saint-Sulpice, peu avant Giroussens et la circulation est dense. Des voitures, des camions, des bus sont pressés d’arriver sur leur lieu d’activité. Zone dangereuse. Plusieurs conducteurs vont me klaxonner. Je vois dans le rétro un bus se rapprocher. Un « LIO » de la région. Il est lancé à pleine vitesse (dans la limite légale ??) et me dépasse en me frôlant. Je commence à croire que les chauffeurs de cette compagnie n’aiment pas les cyclistes. Nous avions eu le même genre de mésaventure en tandem il y a quelques mois dans les environs de Sète.
Quelques kilomètres plus loin, une camionnette est obligée de rester derrière moi, car elle ne peut pas doubler. Quand enfin un créneau se présente, le conducteur appuie d’une manière démesurée et rageuse sur son accélérateur pour avancer, me klaxonnant généreusement au passage… pour s’arrêter 300 m plus loin, car il avait prévu de tourner à gauche et la circulation l’en empêche. Je le dépasse tranquillement sur la droite.

Une nouvelle journée passe, et je commence à humer la mer… Roquefort marque la frontière vers les Landes, avec ses routes désespérément droites et ses arbres plantés de chaque côté. Il est 21 h 20 au contrôle lorsque je traverse ce cap pour m’enfoncer dans  l’ambiance obscure d’une nuit sans lune au sein de la forêt. Il s’y passe des choses bizarres, dans ces bois mystérieux. Au fur et à mesure que je m’immerge dans l’océan vert, ils sont là. Comme dans un film. Ils se succèdent au gré des paysages. Des arbres et de rares bâtiments se découpent dans le ciel, et se transforment. Quand j’avance, je vois des hommes, des femmes, des animaux, des mouvements. Ce parcours dans les landes devient une balade dans un parc d’attractions. Les personnages sont présents devant mes yeux : petite fille, grand-père, éléphant, lion assis, je les distingue clairement. Il y a même à un moment des figures iréelles costumés style carnaval avec chapeau, cotillons, sur la gauche. Des géants dans le silence landais, troublé par le passage de plus en plus sporadique des voitures.
Ils bougent, sans bruit. C’est un vrai décor de cinéma qui m’accompagne tout le long, dans la gaieté. J’ai envie de les prendre en photo, mais il fait trop sombre. Et quand j’arrive à leur niveau, ils disparaissent comme par enchantement.
L’éclairage avant de mon vélo donne encore plus de relief à ces personnages et anime les scènes.
Imagination, hallucinations, rêve éveillé ? Qui sait, cela ne m’empêche pas d’avancer à vitesse rapide sur cette portion presque plate. Je rattrape un peu mon retard.
Soudain quelques gouttes me rappellent que le ciel semblait menaçant. Et puis tombe l’averse. Le temps de revêtir les habits de pluie et repartir, elle sera terminée. Le seul moment humide du trajet. Le ciel a exaucé mes prières, comme souvent.
J’arrive enfin à Mimizan Plage, précisément la moitié du parcours. Petit arrêt pour manger les restes de mon « repas ». Car j’étais en quasi-autonomie alimentaire, avec mes plats lyophilisés. Au moins je ne perds pas de temps, je les prends quand je veux, et je sais ce que je mange. Mais c’est un peu de poids en plus et de place en moins.

Avant de repartir pour les 500 km retour — pas le loisir d’aller mettre les pieds dans l’océan — je décide de faire une nouvelle pause. 30 min dans l’herbe au milieu de la ville. J’apprendrai plus tard qu’un des membres du groupe a abandonné dans cette villégiature suite à un problème physique.

Cette randonnée évoque aussi pour moi nombre de souvenirs, récents et anciens. C’est comme un voyage mémoriel dans ma vie. Grisolles, Mimizan, Lectoure, Condom, Gignac, etc. Des lieux où je suis passé en tandem avec ma femme, où j’ai donné des concerts dans ma jeunesse quand j’habitais à Agen, où j’ai croisé des gens qui ont marqué ma vie…
Nouvelle halte sommeil (10 mn) sur un banc à Ygos Saint Saturnin. Mont-de-Marsan se profile dans la lumière du petit matin. Avant de m’engager dans cette ancienne cité fortifiée, étape du chemin de Compostelle, je m’arrête et j’en profite pour consolider l’attache de mon porte-bidon et vérifier le guidon, dont le serrage ne tient pas. Sans compter que la direction joue des siennes, car les roulements semblent fatigués et ne fonctionnent pas normalement. Espérons qu’ils tiennent jusqu’au bout. À ce moment-là j’entends une voix « Eh, Marc, comment ça va ? » C’est le groupe du club qui me dépasse. Ils ont passé la — courte — nuit au camping à Mimizan.
Je rejoins Villeneuve-de-Marsan comme ville contrôle. Un coup de tampon à l’épicerie du coin en achetant mes bananes, et en sortant je retrouve avec surprise les cyclistes. Je repars avec eux. Ça ne va pas durer longtemps. L’histoire de quelques minutes. Dans la première descente, je les double presque tous, mais la montée qui suit me fait perdre toute cette avance et je les perds de vue. Avec leur moyenne roulée de 24 km/h, je ne tiens pas la distance.

Retour dans le Gers avec ses montagnes russes. Des côtes, des montées, des descentes, des vallons, des pentes, des coteaux, des bosses, des grimpettes à n’en plus finir pendant 100 km, histoire de ne pas s’endormir. Et partout des panneaux : Armagnac (nom originel du département) du terroir, vin du pays, foie gras. Quand ce n’est pas la vigne, ce sont les champs de maïs et de tournesol pour nourrir les volailles. Les couleurs chatoyantes ont laissé place au jaune de la sécheresse, à la poussière. On s’arrêterait bien faire une pause, mais ce n’est pas le moment. Car le sommeil me guette. Alors je décide d’une nouvelle halte vers Ramouzens sous les platanes en début d’après-midi. 20 min. L’alarme me tire de mon profond sommeil pour m’engager à repartir. Je m’arrête 100 m plus loin devant le portail d’une maison isolée.
— Où suis-je ?
— Qu’est-ce que je fais là dans la campagne ?
— Comment vais-je faire pour retourner chez moi ? C’est loin ?
— Pourquoi mon vélo est chargé ?
Je reste perplexe…
Je tapote sur mon smartphone afin de trouver comment rentrer dans la Drôme. Et tout d’un coup je réalise que je suis en train de pédaler sur un BRM 1000. Un détail qui m’avait échappé au réveil !

Les collines vont s’estomper, des routes plus faciles se profilent. Encore une nuit à affronter avant de rejoindre Castres. À plusieurs reprises je sursaute, ayant l’impression que quelqu’un ou un animal me poursuit sur le côté gauche. En fait je réalise que c’est simplement l’ombre de mes pédales qui tournent, amplifié par la perspective sur la route et le bas-côté, grâce à la puissante lumière du phare avant !
Mais l’appel de l’oreiller reste trop fort. Nouvelle petite pause de 10 min vers 7 h du matin avant de se laisser glisser dans la descente vers Castres, surnommée la « petite Venise du Sud », une des plus grandes places protestantes en France méridionale au 16e siècle. La ville s’éveille doucement en ce premier dimanche de septembre. Avant de reprendre le cours du BRM, j’avale rapidement une petite quiche sortie du four. Ce sera le seul plat solide (avec une banane) de la journée.
Il reste 12h et 170 km avant de rejoindre le point d’arrivée. Une formalité ; du moins je le pensais et c’est le moment où mon compteur décide de me lâcher. Tous l’affichage et les chiffres fonctionnent, mais il ne démarre plus. Mystère.

Alors que mon pédalier ronronne, que je regarde nonchalamment le paysage à 180°, allongé sur mon vélo, les pieds devant fendant l’air, le bruit d’un dérapage sur le goudron à ma droite me sort de ma torpeur. J’ai à peine le temps de voir débouler devant moi un petit chevreuil apeuré. Il a démarré en trombe à mon passage et tutoie de quelques centimètres ma roue avant. Audacieux, ce petit cervidé… Raté, le civet pour midi…
Castres dépassé, le parcours me mène vers Mazamet lovée au pied de la Montagne Noire, dont je délaisse le bourg sur la droite. C’est ensuite direction Saint-Pons-de-Thomières pour le dernier contrôle. Je m’arrête au bistrot du coin, car à la boulangerie les clients attendent jusque sur le trottoir.
Je présente ma carte à la serveuse.
— Est-ce que vous pouvez apposer votre tampon sur la case N°7 ?
— Ce sont vos collègues qui sont déjà passés ?
— Ah oui, probablement. Il y a combien de temps ?
— Vers 9 h (il est 11 h maintenant)

Entre ces deux villes, il existe une voie verte la « Passa Paï » qui longe la rivière Le Thoré. Le président nous avait prévenus de cette possibilité, signalant que le revêtement n’était pas toujours goudronné. Par conséquent, je m’en abstiens au départ, mais suite à certaines remarques des habitants du coin, je décide finalement de m’y engager. Le revêtement ne semble pas trop mal, il n’y a pas foule et on roule en sécurité. Mais la piste n’est pas toujours très propre. Je crains que mes pneumatiques ne souffrent. Je rattrape alors la départementale 612 assez proche, un peu avant le col de la Fénille, point culminant de cette portion.
La chaleur devient plus présente, au fur et à mesure de l’approche de Montpellier. En fin d’après-midi, malgré mes calculs, je comprends que je ne pourrais pas rejoindre l’arrivée dans le délai horaire imparti. Alors je décide de prendre mon temps et chercher un peu de nourriture. La réserve étant épuisée, elle était un peu limite aujourd’hui. Pendant la traversée du village de Prades-le-Lez, en cherchant ma route, je glisse sur un petit plot en fer longiligne délimitant le milieu de la chaussée. Des gendarmes qui passaient par là en voiture viennent me voir.
— Tout va bien, pas de mal ?
Des voisins s’approchent également « Rien de cassé ? »
Non, tout va bien j’étais presque à l’arrêt, j’ai juste glissé sur le métal.

C’est reparti pour la dernière ligne courbe. J’arrive enfin à Assas, 1 h 45 après la barrière horaire officielle pour valider le brevet.. Drôle d’impression de revenir au point de départ après 1025 km sur un vélo.
Je n’ai aucun regret et je ne suis pas déçu. Je l’ai terminé ce brevet, dans de bonnes conditions, et voilà l’essentiel. Il faudra juste tirer les leçons de ce qui a fonctionné ou non pour améliorer le résultat.

J’arrive en forme, passe ce qui reste de la soirée à discuter avec mes hôtes WarmShowers (Merci Fanny et Damien pour votre super accueil !) avant de me réveiller à 7 h 30 pour rentrer à la maison (en voiture…). Dans la semaine, j’ai été surpris de récupérer aussi rapidement, tant au niveau physique que du sommeil.

J’aimerais bien revoir mes personnages dans la forêt des Landes.
J’aimerais bien finir dans les temps.
Peut-être l’année prochaine…

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Mon activité professionnelle s’est déroulée dans le domaine de la production de gospel music (albums, concerts, festivals). En 2011, à 57 ans, malgré une vie professionnelle bien remplie et passionnante, je me suis lancé en parallèle dans des aventures sportives et solidaires et j’ai découvert que rien n’est impossible. Il suffit d’avoir des rêves, d’y croire et de se fixer un objectif. J’ai alors créé l’association Aventure en soliDaire.
J’ai eu le privilège de visiter près de 50 pays. J’anime maintenant régulièrement des conférences-projections sur mes aventures solidaires à vélo et à pied.

4 billets 8 commentaires
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  • Abrab Assor, le 01/10/2022 à 20h54
    Super Bien raconté. J'ai une question. C'est un choix de pas avoir de gps ?
    • Marc Brunet, à Abrab Assor, le 03/10/2022 à 09h14
      Merci !
      Oui, c'est un choix de ne pas rouler avec un GPS. Je n'ai me pas être dépendant de la technologie, et si on fait trop confiance au GPS on ne sait plus vraiment se situer dans l'espace et il faut également svoir l'interpréter.
      Mais je crois que je vais quand même en acquérir un, cela me facilitera la vie dans ce genre de randonnée... Sans pour autant me fier exclusivement à cet appareil