Nat’ Et Erwan En Équateur

Équateur : bilan matériel

Équateur : bilan matériel
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Avant de partir pour l’Équateur l’été dernier, j’avais publié la liste du matériel qu’on emportait avec nous.
À présent que le voyage a eu lieu, et tandis que les beaux jours font leur retour, pourquoi ne pas évaluer rétrospectivement la pertinence de ces choix ? Ces commentaires pourront aider d’autres voyageurs qui souhaiteraient s’engager sur la Trans Ecuador Mountain Bike Route, ou peut-être sur d’autres projets similaires.

Rappelons d’abord les conditions qui ont caractérisé cette escapade : des chemins de terre (mais pas que), beaucoup de dénivelé, un climat tropical tempéré par l’altitude, et une vilaine météo les trois premières semaines. Ces mots clés sont pour l’essentiel les filtres par lesquels aura été déterminée la pertinence (ou non) de nos choix.

Équateur : bilan matériel

Bonne pioche

Dans l’ensemble, on a de plus en plus recours à du matériel de qualité, et de moins en moins à des bricolages à pas cher. L’expérience nous a enseigné de façon presque systématique que pour des voyages ambitieux (par leur durée, par leur difficulté ou autres) faire les radins nous assurait de rencontrer tôt ou tard des galères.
Certains estiment que ces aléas constituent une bonne façon de faire des rencontres. C’est sans doute vrai pour les grosses pannes. Pour ma part ce sont surtout les petits dysfonctionnements constants que je cherche à éviter : quoi de plus crispant qu’une transmission qui saute ? qu’un matelas qu’on doit regonfler dans la nuit ?

Les vélos

C’était le premier voyage de ces vélos. On les avait assemblés spécialement dans l’optique de battre les chemins de terre.
L’un comme l’autre (un Surly Ghost Grappler et un Brother Big Bro), ils se sont montrés robustes. Leur géométrie nous a apporté beaucoup d’assurance dans les descentes et les passages plus techniques.

Équateur : bilan matériel

Nos larges pneus à gros crampons (Schwalbe Nobby Nick 2.6") ont été très efficaces sur pistes et même dans les passages sablonneux, sans avoir de contrepartie vraiment pénalisante sur l’asphalte. Pas de crevaisons à déplorer non plus.
Leur largeur, combinée à des tiges de selle suspendues et des poignées caoutchouteuses nous ont aussi apporté un moelleux très appréciable.

Les transmissions 1×12v (respectivement en Shimano SLX et XT) ont fonctionné de façon impeccable malgré toute la boue dont elles ont régulièrement été aspergées. Pour leur entretien, je suis plutôt satisfait d’avoir opté pour le WD40, qui a permis de les nettoyer et de les lubrifier d’un même coup. Il faut en mettre plus souvent que de l’huile, mais on les maintient plus facilement propres.

Les roues de Nat’, se sont avérées de meilleure qualité que les miennes (Shimano XT M8100 pour Nat’ vs DT Swiss E-1900 pour moi) : plus faciles à monter en tubeless, et des moyeux qui nous ont paru plus roulants et réactifs.

Déception en revanche sur mes freins hydromécaniques (Juin Tech M2), qui pour un prix supérieur aux simples freins mécaniques de Nathalie (Avid BB7) ont en fin de compte été moins souples et moins efficaces.

Mon porte-bagages avant (Pelago Commuter Front) me laisse un peu sceptique également. La faible longueur du tube de portage oblige à rapprocher beaucoup les crochets des sacoches (ce qui n’est pas très stable). Et puis le système de fixation au cadre ne paraît pas très robuste dans le sens latéral. Pour ces raisons et pour des raisons de pilotage (trop de poids à l’avant rendait la direction lente et molle), j’ai finalement attaché mes sacoches au porte-bagages arrière, ne conservant à l’avant qu’un sac étanche sur le porte-paquets.

Les sacoches

Assez tôt dans notre expérience de cyclo-randonneurs, on a perçu l’intérêt de s’équiper de matériel bien étanche. C’était en Cornouailles anglaises, avec du matos récupéré. Une météo accablante avait imbibé notre équipement, et rendu toute chose un peu moins plaisante. Les dépenses qu’on avait faites à la suite de ces mésaventures (essentiellement chez Ortlieb) se sont justifiées une fois de plus durant ce séjour équatorien. Si l’on excepte une légère humidité à l’issue de la journée la plus arrosée, notre matériel est demeuré parfaitement sec.

Surly Ghost Grappler

La capacité totale de nos sacoches (136 litres à nous deux) s’est avérée parfaitement adaptée aux besoins de la route : elles se sont trouvées remplies pile à plein les jours où on a eu besoin d’emporter le plus de provisions.
Seul bémol : il m’a manqué une petite sacoche facile à emporter en ville ou dans les commerces – sacoche guidon ou peut-être sac banane.

Le système de guidage

Voici quelques années qu’on combine le GPS (Garmin eTrex 32x) et le smartphone (application OsmAnd).

Équateur : bilan matériel

Avec des batteries qui tiennent largement quatre journées (écran allumé) notre GPS nous permet de suivre facilement la trace prévue.
Quand il s’agit de s’écarter de cette trace ou de faire des recherches sur la carte, le téléphone offre une grande souplesse.

L’équipement de nuit

On ne regrette pas d’être partis avec notre tente ultra-heavy (Robens Lodge 3). Certes un peu moins de charge aurait été appréciable dans les (innombrables) montées, mais la pluie et une brume glaciale nous ont amenés à passer non seulement les nuits sous la tente, mais encore à y faire un brin de toilette, à y prendre souvent nos dîners et petits-déjeuners, à y bouquiner, etc. Dans ces circonstances, un large volume (3 places) et une bonne protection contre les courants d’air nous ont apporté un confort primordial.

Robens Lodge 3

Nos matelas (Thermarest Prolite), duvets (Valandré Swing 700 et Swing 900) et pyjamas en mérinos (Decathlon) ont été adaptés aux températures qu’on a rencontrées. Campant souvent aux alentours de 3700 m, on n’a ressenti un peu le froid qu’en quelques nuits où il a gelé.

Mauvaise pioche

Les combustibles

Le gros raté de notre équipement aura sans conteste été celui du système de cuisson. Notre brûleur à alcool Trangia nous a pourtant donné entière satisfaction en de nombreuses occasions auparavant.

Popotte Mini-Trangia

Mais en Équateur, contrairement à ce qu’on avait pu lire, il nous a été impossible de nous procurer de l’alcool à 90°. Hors dès 3000 m d’altitude, l’alcool à 70° disponible en pharmacies et dans les boutiques de bricolage s’avère d’une inefficacité affligeante. (Plus d’une demi-heure pour chauffer notre café le matin.)
On avait aussi embarqué un brûleur à bois. Mais faire du feu s’est révélé compliqué avec l’altitude et l’humidité permanente ; et puis le brûleur (un Bushbox, qui fait pourtant référence) m’a semblé un gadget n’apportant pas grand-chose par rapport à un feu de camp.
Fort heureusement on mange bien et à pas cher dans les bouis-bouis équatoriens, grâce à quoi on a pu s’éviter de trop fréquentes attentes.

L’énergie solaire

L’autre bide du voyage est celui du panneau solaire. Sous la pluie c’est pas optimal !
Notre batterie externe (10 000 mAh) nous aura été autrement plus utile. D’ailleurs le mauvais temps nous a amenés à nous réfugier régulièrement en hôtels, où on a pu recharger tout le matériel électronique.

Anker PowerPort Solar 21W

En tout et pour tout, on se sera servis du panneau solaire zéro fois, et on se sera trouvés en panne de batteries zéro fois ! Notons au passage que notre chargeur USB offre plusieurs sorties et délivre un ampérage suffisant pour alimenter efficacement plusieurs appareils à la fois. Ça fait la différence quand on n’a accès qu’à une seule prise de courant.

Notes pour une prochaine fois

Tenue de pluie

J’aime beaucoup mon bermuda imperméable. Je l’ai découpé dans un pantalon de pluie de chez D4. C’est beaucoup moins suffocant comme ça !
Pour les journées les plus vilaines cependant, je ferais bien l’essai de le combiner avec des guêtres : ça devrait me garder les mollets plus au chaud, mais maintenir un peu d’aération au niveau des genoux.

Charger les batteries

Ni le moyeu-dynamo ni le panneau solaire ne me paraissent des solutions vraiment efficaces. À l’avenir, je me demande si je ne me contenterai pas de partir avec une batterie externe de bonne capacité (20 000 mAh ou plus) et à charge rapide.

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La béquille

Elle nous a beaucoup manqué au début. C’est un artefact un peu boudé en bikepacking, sans doute parce qu’il représente un léger sur-poids (d’autant que pour un vélo chargé, il faut une béquille robuste). Pour ma part, j’ai l’impression que ramasser un vélo au sol coûte à peu près autant d’énergie à l’issue de la journée que de trimballer une béquille.
On a fini par s’habituer à appuyer les vélos ici où là. Mais quand aucun support ne se présente alentour, ça me fait toujours un peu mal d’étendre ma monture au sol, comme si je lui manquais de respect ! La prochaine fois, je crois que je mettrai des béquilles sur nos VTT, même si ça fait ringard !

Une vitesse de moins

Je n’ai pas l’intention de changer ma transmission de si tôt, mais à des voyageurs au long cours qui se sentiraient tentés par le mono-plateau, je recommanderais 11 vitesses plutôt que 12 (du moins chez Shimano). Le pignon de 10 dents dont dispose la cassette Shimano 12v ne sert pas très souvent quand on est chargé. (Les cassettes 11v ont un petit pignon de 11 dents.) En revanche, les corps de roues libres compatibles 11v, contrairement au format MicroSpline du 12v, fonctionnent aussi avec les cassettes de 8, 9 et 10 vitesses. En cas de panne, ça peut laisser plus de possibilités de remplacement (surtout si on est équipé d’une manette à friction).

Transmission Shimano 1×12v

Filtration de l’eau

Il serait ingrat de le mettre dans la section “mauvaise pioche” après tous les bons services rendus, mais notre filtre Swayer Squeeze qui nous accompagne depuis des années ne nous donne plus satisfaction.
Sur un voyage comme celui de cet été, où on traite des litres et des litres d’eau jour après  jour, ça prend trop de temps, c’est trop rébarbatif. Et dans des cas où on n’a besoin de filtrer qu’un litre ou deux de temps à autre, des pastilles de Micropur font tout aussi bien l’affaire – pour un encombrement insignifiant. Qui plus est, on a percé trois ou quatre bouteilles Sawyer ces dernières années (y compris des neuves). On a moins confiance.
C’est pourquoi pour de prochaines escapades, on envisage d’essayer une formule de bouteilles à tétines filtrantes (comme celles proposées par LifeStraw), grâce auxquelles on devrait pouvoir filtrer l’eau directement en la buvant. C’est aussi moins embarrassant quand vous devez traiter l’eau que quelqu’un vous offre.

Vous en voulez encore ?

Je ne passe pas en revue ici tout le matériel qu’on a emporté, et m’attarde seulement sur des points que j’ai trouvés plus marquants, ou des équipements dont on faisait l’essai. N’hésitez pas à me questionner sur d’autres éléments dont vous seriez curieux : selles, guidons, porte-bagages… Vous trouverez dans de précédents billets une liste de notre équipement pour ce voyage, et une présentation du montage de mon Big Bro.

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