Sorti conjointement au vélo de cyclotourisme ADVT 900, le Rockrider ADVT 920 est présenté par Decathlon comme son pendant pour des parcours offroad. Plus sommairement pourvu en accessoires, son montage met davantage l’accent sur le tonus et la vivacité.
Équipé d’un groupe Shimano Deore XT complet, on pouvait difficilement espérer le trouver mieux armé pour braver les sentiers mono-trace. La gamme XT est l’assurance d’une transmission précise, réactive, et robuste.
Une transmission mono-plateau est plus directe à manipuler sur les terrains accidentés. Avec sa cassette douze vitesses couvrant une des plus large gammes de braquets du marché (10 à 51 dents), elle offre de quoi mouliner dans les côtes les plus raides, et filer cheveux au vent quand le terrain est favorable. Le montage d’origine intègre un plateau de 32 dents, et le pédalier XT laisse la possibilité de changer pour des plateaux de 28 à 36 dents selon ses besoins.
À cela s’ajoutent des freins de la même série. Leur fonctionnement est hydraulique, actionnant des étriers à double pistons, ici mariés avec des disques de 160 mm. Sans doute un diamètre de 180 mm – au moins à l’avant – aurait été préférable pour certains usages (en montagne par exemple), mais il n’y a rien ici de rédhibitoire, surtout au regard de la qualité de freinage offerte par la gamme XT – tant en termes de puissance que de modulation.
Pour ce vélo destiné à des sorties de bikepacking, Decathlon a pris le parti de couper les câbles et durites un peu plus long que d’ordinaire, ce qui facilitera le montage d’une sacoche de guidon. Judicieuse attention !
Les roues montées sur le ADVT 920 sont assez proches de celles du ADVT 900.
Basées sur des jantes DT Swiss 28 rayons, de largeur interne 25 mm, elle sont pourvues de moyeux réputés pour leur fiabilité : un DT swiss 370 à l’arrière, et à l’avant un moyeu dynamo Shutter Precision PD7.
Des pneus Vittoria Terreno XC Race au format 29” × 2,25” (55-622) viennent faire l’interface avec le sol. Il s’agit d’une bonne référence, dont le profil de crampons est toutefois pensé pour des terrains assez roulants.
Des valves sont fournies pour un montage tubeless, mais le vélo est pourvu de chambres à air à sa sortie d’usine.
Au guidon, on trouve un cintre “droit”, type vtt, large de 680 ou 740 mm selon la taille du vélo. Formant un angle de 12° vers l’arrière, il place les poignets dans une position de compromis entre contrôle et confort. Des poignées ergonomiques et de petites cornes Herrmans Adrenalin offrent deux positions confortables pour les mains.
On retrouve sur ce vélo comme sur son alter ego cyclotouriste un prise USB au-dessus de la potence, alimentée par le moyeu dynamo. Puisqu’elle est là, on ne va pas s’en plaindre, mais sur des sentiers non revêtus on roule moins souvent à une allure permettant le chargement d’appareils électroniques. (Decathlon recommande de rouler à plus de 21 km/h !)
La dynamo sera peut-être plus utile pour qui aurait le goût de rouler nuitamment. Il faudra alors se procurer un éclairage compatible, non fourni sur ce vélo.
Sous les fesses, l’ADVT 920 propose une Selle Brooks C15 ajourée – un classique du bikepacking – montée sur une tige de selle de 31,6 mm de diamètre.
Avec un cadre en aluminium et une fourche en carbone, le vélo pèse 11,8 kg en taille M. Pas mal pour un VTT. Là encore on va dans le sens d’un vélo dynamique.
Évidemment, avec ces matériaux, on ne bénéficiera pas de la même souplesse que sur un kit cadre en acier, et l’engin ne sera pas aussi robuste ni réparable en cas d’accident.
Couleur mise à part, le cadre de ce VTT est en fait le même que celui du vélo de cyclotourisme. Cela signifie qu’il bénéficie de la même sélection de tubes aux formes soigneusement élaborées, de la même panoplie d’œillets filetés (pour le montage de porte-bagages, garde-boue, et autre porte-bidons et cargo-cages), et des mêmes routages internes pour les gaines et durites. (Se reporter à mon article sur l'ADVT 900 pour plus de détails.)
Hélas, cela signifie que les interfaces et la géométrie sont les mêmes également.
Les axes de roues ne sont donc pas au format boost, qui s’est maintenant imposé comme le standard du VTT (notamment pour monter des roues plus robustes). On a ici du 12×100 mm et 12 × 142 mm ; mais passe encore sur ce point.
Plus regrettables sont en revanche les rapports d’angles et de longueur entre les tubes. Une douille de direction inclinée à 71,5°/72° (selon la taille du vélo) ne se prête pas vraiment à dévaler des pentes cahoteuses ou à passer des obstacles techniques. La portion avant du cadre, assez courte, ne favorise pas non plus la stabilité. D’ailleurs la longueur du tube supérieur est plus propice à un montage avec un cintre de gravel.
Eh oui, pour proposer des tarifs très compétitifs, Decathlon rationalise au maximum sa production ! Un même cadre pour ces deux vélos (et aussi pour le gravel Riverside Touring 920) permet des économies d’échelle. Pour faire passer la pilule, on compte un peu sur le fait que peu de cyclistes soient bien au fait des géométries de vélos.
Il en résulte que le Rockrider ADVT 920 n’est pas le VTT de bikepacking endiablé qu’on pourrait croire. Quoique disposant de nombreux atouts pour filer bon train à l’écart des routes goudronnées, c’est sur des sentiers sans difficultés techniques qu’on le trouvera le plus à son aise : voies vertes, pistes carrossables, et singles roulants.
Sur ce type de voies, on pourrait même préférer le charger un peu plus (avec par exemple un porte-bagages à l’arrière et des sacs étanches sur la fourche), pour retrouver une part du confort au bivouac d’un cyclo-tourisme traditionnel, tout en s’immergeant davantage en nature.
Avec un montage de très bonne qualité qualité et une fourche en carbone, l’ADVT 920 coûte tout juste 2 000 €. Le rapport qualité-prix est très bon, comme toujours chez Decathlon.
Le vélo est disponible en quatre tailles, couleur jaune uniquement, avec une fourche noire.
On pourra se le procurer sur le site officiel de Decathlon.
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Je souhaite acheter un vélo pour voyager avec des sacoches pour des sorties qui peuvent durer des mois. J'ai lu votre article et je pense qu'au vu du rapport qualité/prix cela pourrait être une bonne option. Auparavant j'avais un Canyon Grizl mais la posture était forcée, plutôt pour le gravel.
J'aimerais savoir si, d'après votre expérience, vous opteriez pour le Touring 920 ou le ADVT 920.
Ou si pour cette gamme de prix je devrais me concentrer sur des vélos comme Kona, Surly, Genesis ou une autre marque qui m'échappe.
Je vous remercie d'avance,
Jérôme
Le Touring 920 et le ADVT 920 permettent d’entreprendre à peu près les mêmes voyages — à ceci près qu'avec le premier on préférera rouler plus vite et plus léger. Entre les deux, c’est plus une question de préférence personnelle (notamment quant au type de guidon). Je ne peux donc pas vraiment te répondre.
Les autres marques que tu mentionnes font de très bons vélos aussi – dont bon nombre ont l'avantage d'être en acier – mais dans leurs catalogues tu feras face aux mêmes questionnements.
Si tu peux en trouver l'occasion, le plus sage serait sûrement de faire des essais sur différents types de vélos, pour mettre au clair tes préférences.
Merci beaucoup pour ta réponse rapide.
J'ai une question : tu dis qu'avec le Touring 920, on roule plus vite qu'avec l'ADVT 920. Mais le premier a une cassette de 11-42 alors que le nouveau a une cassette de 10-51. Donc, sur le plat, il serait plus lent.
D'autre part, tu dis qu'avec le Touring 920, on roule avec moins de poids, mais il est homologué pour 170 kg alors que l'autre l'est pour 140 kg.
De plus, s'ils sont similaires, comment justifier la différence de 300 € ?
Toutes ces questions viennent de mon ignorance et de mon envie d'apprendre.
Pour les autres marques, pourriez-vous me dire quels modèles sont similaires au Decathlon en termes de rapport qualité-prix, en tenant compte de l'ergonomie et de la position confortable sur le vélo ?
Cordialement,
Jérôme.