Chemins de terre et feux de camp : le monster-gravel La Tangente de Nicolas

Il y a... un certain temps (!), tandis que je me faisais la main sur la fabrication de vélos, j’avais annoncé que je présenterais de temps à autres certaines de mes réalisations. Happé par divers projets, je n’en avais pas pris le temps jusque là.
Dans les mois qui viennent, je vais tâcher de me rattraper. L’occasion de porter un regard rétrospectif sur certains projets de vélos migrateurs. ;)

Depuis un moment déjà, les vélos gravel attisaient la curiosité de Nicolas : retrouver les sensations d’un guidon de route, mais pouvoir s’affranchir du bitume ; faire porter ses escapades cyclistes à l’écart du trafic, en pleine nature.

Nous nous sommes donc attelés à cerner plus précisément ces idées, et à traduire le vélo rêvé en un projet concret.
Quel type de chemins, quel degré de polyvalence, quel style de pilotage ? Quel équipement pour le bivouac, quelle combinaison de bagages, quelle répartition sur le vélo ? Quelles priorités en termes de poids, de confort, de robustesse, de budget ? Quel look ? Etc.
En fonction de ce programme, d’après sa morphologie, et sur la base de ses sensations avec ses autres vélos, nous avons établi la position qui lui conviendrait le mieux, pour trouver le juste équilibre entre les aspects de confort et de rendement.

De ces réflexions est né le projet d’un engin hybride, à la rencontre du gravel et du VTT, armé pour parcourir à bonne allure des chemins de terre roulants et néanmoins parsemés d’obstacles plus techniques, tout en emportant un équipement de randonnée en autonomie.

Le guidon de cet engin induit des positions et des sensations de pilotage typiques du gravel, mais sa géométrie et les composants dont il est équipé sont directement issus des standards du VTT.

La posture de pilotage, moins inclinée que sur un gravel ordinaire, procure confort et équilibre. La chasse de la direction et la longueur des bases apportent de la stabilité sur les chemins cahoteux.
Pour mieux encaisser les secousses, le tube diagonal a été ovalisé en partie supérieure, dans le sens vertical. En partie basse, l’ovalisation horizontale favorise la transmission de l’énergie du pédalage.
Le triangle arrière est dessiné autour de pneus de VTT de 2,25”. Le serrage de selle, orienté vers l'avant, est à l’abri des projections.

Couplée à un pédalier de VTT, la transmission de route SRAM Force a été modifiée pour recevoir une cassette de très grande taille, permettant d’affronter de fortes pentes, même chargé d’un matériel de bivouac. Les freins à disque hydrauliques garantissent un freinage à la fois puissant et nuancé.

Pour la randonnée en autonomie, le vélo est pourvu d’interfaces pour porte-bagages et autres porte-bidons ou cargo-cages. D’autres points de fixation sont prévus pour d’éventuels garde-boue.
Les inserts filetés de la fourche sont positionnés de façon à permettre un montage impeccable aussi bien d’un porte-bagages surbaissé, d’un porte-paquet (ici fabriqué sur-mesure), ou de cargo-cages à triple fixation.
Dans le triangle avant, plusieurs combinaisons de sacoches de cadre et de porte-bidons sont envisageables.

Parmi les préférences esthétiques formulées par Nicolas, ce violet métallisé à la fois sobre et pétillant, la fourche unicrown, la douille fine, les haubans qui rencontrent le tube de selle un peu en dessous du tube supérieur.

En fin de compte, ce vélo polyvalent est devenu l’engin de prédilection de Nicolas. C’est celui qu'il choisit pour attaquer les sentiers forestiers autour de chez lui, pour des ballades sur routes et les randonnées familiales, pour se rendre au boulot… pour tout en fait. Si bien que son VTT et son vélo de randonnée classique ne sortent plus du garage !

En ce moment même, Nicolas et sa machine roulent et campent en Sardaigne. Souhaitez-leur bon voyage !