Test au long cours : Les sacoches Ortlieb Sport-Packer Plus à toutes les sauces.

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Étanches et robustes, spacieuses et pratiques, les Sport-Packer Plus d’Ortlieb accompagnent toutes mes escapades depuis sept ans, et ne comptent pas s’arrêter là !

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Depuis le temps que je roule avec, je crois avoir suffisamment mis à l'épreuve ma paire de Sport-Packer pour prétendre en proposer un test de long terme !

C'est en 2016 que je me les suis procurées, à l'issue d'un tour en Cornouailles anglaises durant lequel une météo déplorable avait notoirement imbibé mon matériel. (Je le transportais alors dans des sacoches vieilles de vingt ans, achetées d'occasion.)
Je m'étais orienté vers cette marque en raison de la réputation d'impeccable étanchéité de ses produits. J'avais opté pour ce modèle car il offrait un plus grand volume que la plupart des sacoches pour porte-bagages avant, et parce que son système de fermeture me paraissait ergonomique.

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Depuis sept ans, rares sont les escapades sur lesquelles je ne les ai pas emportées. Elles m'ont suivi en vacances dans de nombreux coins de France, dans une pérégrination à travers l'Asie, au cours d'une virée dans les Andes équatoriennes, et elles me servent aussi très fréquemment au quotidien pour faire des courses, me rendre au travail, partir en pique-nique, etc.

Je les ai montées à l'avant du vélo aussi bien qu'en guise de sacoches arrière, et même comme sacoche de selle (dans un montage très personnel). Elles ont souffert les ultra-violets de haute altitude, des averses diluviennes et des pluies continues, le gel, la boue et la poussière, les chemins rocailleux, les soutes de cars et les bagagistes peux soigneux.

Il est temps je crois de leur rendre hommage (et de tirer mon chapeau à leur fabricant).

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Dans les grandes lignes

La Sport-Packer Plus figure de longue date au catalogue d'Ortlieb. Il s'agit d'une sacoche étanche à fermeture par rabat, qu'on trouvera typiquement montée sur des porte-bagages avant.

  • De sa cousine la Sport-Roller Plus, elle se distingue par sa fermeture à rabat, qui offre une ergonomie différente d'un système par enroulage.
  • De la Sport-Packer Classic, elle diffère par ses matériaux plus légers et moins polluants.
  • À côté de la Bike-Packer Plus, elle est de plus petite taille et ne dispose pas de poche extérieure en face avant.

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La cousinade : Sport-Packer Plus, Sport-Roller Plus, Sport-Packer Classic, et Bike-Packer Plus.

Pour ce qui est des chiffres, la Sport-Packer Plus offre un volume de 30 litres (pour la paire), soit davantage que la plupart des sacoches avant. À 840 g l'unité, son poids est aussi un peu plus élevé qu'un certain nombre d'autres modèles.
Comme toutes les sacoches Ortlieb, elles est fabriquée en Allemagne. Elle est vendue par paire à un tarif avoisinant les 120 €.

Aspect et construction

La Sport-Packer Plus est faite d’un nylon tressé, très résistant à la déchirure comme à l'abrasion, qui lui confère en outre un aspect textile intermédiaire entre des modèles en coton waxé (comme en propose notamment la marque anglaise Carradice) et les version “Classic” d'Ortlieb en polyester enduit de PVC. Quatre couleurs (noir, rouge, bleu, vert) sont disponibles, chacune combinant deux nuances de sa teinte, pour un aspect moins uniforme.

Pourvue de renforts en plastique à l'arrière (intérieur et extérieur) et sur le dessous, elle conserve sa forme équilibrée, qu'on la bourre négligemment ou qu'on la pose au sol. Ces éléments rigides assurent également une protection supplémentaires aux endroits où les frottements sont les plus soutenus (contre le porte-bagages notamment), et évitent que le tissus ne se déchire près des points de fixation sur le porte-bagages.

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Étanchéité

Contrairement à ce que proposent de nombreuses marques récemment apparues ou s'étant mises dernièrement à proposer des sacoches, la Sport-Packer Plus ne compte qu'une unique couche textile. Cependant celle-ci est enduite d'un revêtement PU imperméable et est assemblée par thermosoudage (et non par coutures), si bien que l'eau ne peut la traverser. Ce n'est pas sans raison que le logo Ortlieb est complété par la mention “Waterproof”. Cette sacoche offre une excellente protection contre la pluie et ne craint pas non plus les projections soulevées dans les flaques.

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Il ne s'agit toutefois pas d'un modèle submersible. Son système de fermeture par rabat – qui présente des commodité sur lesquelles on reviendra – n'empêche pas la pénétration de l'eau si par exemple la sacoche tombe dans une rivière. Là est la limite de son étanchéité. (Seule une fermeture par enroulage garantirait une pareille protection.)

Pour ma part, même s'il est vrai que je m'arrange généralement pour éviter le mauvais temps, je n'ai jamais eu à me plaindre de cet aspect. En une seule occasion de météo particulièrement pitoyable (une journée de pluie et de boue qui s'était soldée par un rinçage plus qu'abondant sous une gouttière torrentielle) j'ai remarqué un peu d’humidité à l'intérieur. Un autre voyageur rencontré en Équateur ne se semblait pas aussi satisfait que moi sous ce registre cependant…

Fixation

Pour son montage sur le porte-babages, la Sport-Packer est pourvue de l'ingénieux système Quick Lock 2.1.

En partie haute, deux crochets viennent se refermer sur les supports du porte-bagages. Grâce à un mécanisme astucieux, ceux-ci s'ouvrent quand on saisit la sacoche par sa poignée, et se referment quand on la relâche. (C’est en tout cas ce qui se passe quand la sacoche est remplie. À vide, il faut s’y prendre à deux mains.) Une fois cette pince refermée, les nids de poules ou autres chocs ne peuvent plus faire sauter la Sport-Packer du porte-bagages. Des adaptateurs fournis avec la sacoche permettent d'ajuster les crochets à différents diamètres de tubes de porte-bagages, pour éviter qu’elle n’émette des cliquetis agaçants sur terrains irréguliers.
La position des crochets peut également être réglée, en les déplaçant le long d’un rail, par une opération qui s'effectue sans outillage.

Pour la fixation en partie basse, une “dent de requin” (un autre genre de crochet, qui ne se referme pas) plaque la sacoche contre le porte-bagages, pour empêcher qu'elle ne ballotte. Cette dent aussi est montée sur un rail qui permet d'ajuster son positionnement et son orientation, sans outillage non plus.

Une vidéo officielle d'Ortlieb démontre bien le fonctionnement de tout ça :

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Noter que le dernier réglage présenté dans cette vidéo – l'inclinaison du rail haut – n'est pas disponible sur la Sport-Packer. En revanche il est possible de démonter le rail bas et de le remonter à l'envers pour bénéficier de positions sensiblement différentes pour la dent de requin.

Au chapitres des inconvénients, on peut noter que ce système rend la manipulation de la sacoche tellement facile qu'il pourrait être tentant pour un larron opportuniste d'en dérober une quand vous avez le dos tourné... (Conscient de cette contre-partie, Ortlieb propose d'ailleurs à son catalogue un système anti-vol, pour les situations sensibles.)

Autre réserve que j'aurais à émettre : la dent de requin ne tient souvent pas la sacoche avec suffisamment de fermeté pour affronter les chemins les plus mauvais. Il n'est alors pas rare qu'elle perde prise, et que la sacoche ballotte ensuite à chaque cahot. Pour remédier à ce problème, certains montent une seconde dent (disponible comme pièce détachée).
Mais au fond la logique même de ce crochet ne semble pas des plus pratiques à cet endroit. Selon le modèle de vélo et de porte-bagages, diverses interférences peuvent empêcher un positionnent optimal.

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Dans une optique de bikepacking, on a vu ces dernières années d'autres marques essayer des fixations basses par sangles. Ce serait peut-être ici une solution plus fiable (mais moins facile à manipuler).
Pour ma part j'ai trouvé l'astuce de pincer de la bande velcro sous une vis de la coque rigide. Quand le besoin se fait sentir, j'enroule cette bande autour du porte-bagages, et la sacoche est impeccablement tenue.

Volume et fermeture

Avec un volume de 15 litres, la Sport-Packer se prête parfaitement comme je le mentionnais plus haut à un montage sur porte-bagage avant. Quinze litres, c'est aussi plus de place que n'en offrent la plupart des sacoches pour porte-bagages avant, si bien qu'il peut tout aussi bien s'agir d'une bonne formule en guise de sacoche arrière pour un enfant, ou quand on préfère disposer d'un volume plus réduit mais être moins gêné quand il s'agit de pousser le vélo.

Ce volume consiste essentiellement en une poche unique. À l'intérieur, une poche plate (doublée d'une poche filet plus petite, à fermeture éclair) semble de prime abord adaptée au transport de livres ou de documents divers. Pour ma part, contrairement à mes attentes, je ne l'ai jamais trouvée très pratique (et même souvent gênante), si bien que j'ai fini par la démonter. Allez hop, 150 grammes en moins !

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La spécificité des Sport-Packer par rapport à la plupart des sacoches pour porte-bagages, c'est qu'elles s'ouvrent et se referment par un rabat. C'est une des raisons pour lesquelles j'avais retenu ce modèle, et pourquoi il me plaît toujours autant aujourd'hui. Pour faire simple disons que la sacoche s'ouvre et se ferme comme un sac de randonnée : une collerette est resserrée par un cordon, puis un rabat maintenu par deux clips vient faire office de couvercle étanche.

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Quand j'y pense de façon rationnelle, il ne me semble pas que ce fonctionnement soit plus facile ni plus rapide que l'habituelle fermeture par enroulement ; pourtant je ne peux m'empêcher de la trouver plus ergonomique à l'usage, comme si le geste d'enroulage demandait un peu trop d'application. (?!) Entre le rabat et la collerette, on peut aussi glisser une veste qu'on attrapera le moment venu sans avoir à tout déballer. J'ai parfois calé là rapidement un pain en sortant de la boulangerie, ou même un paquet de chips !

Quand la sacoche est trop peu remplie, le fonctionnement par rabat a la contrepartie qu'il ne permet pas de compresser efficacement le contenu (si bien que ça peut ballotter à l'intérieur, sur chemin de terre). Il induit aussi un poids un peu supérieur à d'autres systèmes. Mais pour l'usage que j'en fais, le bilan est positif.

Accessoires

Pour compléter la versatilité de cette sacoche, elle dispose d'un bon nombre d'accessoires.

En premier lieu, une sangle est fournie avec la sacoche, pour l'emporter en bandoulière. C'est un accessoire que je trouvais indispensable à mes début, mais que je n'emporte plus maintenant. D'une part je trouve la sangle un peu courte, et le dos rigide de la sacoche n'est pas très confortable, et d'autre part j'emporte souvent sur le plateau de mon porte-bagages arrière un sac à dos, bien plus commode quand il s'agit de se déplacer à pied.

Mais Ortlieb propose aussi (vendu séparément) un système de bretelles à fixer à l'arrière de la sacoche, avec un molletonnage dorsal, qui permet d'emporter la sacoche elle-même sur son dos. Un accessoires qui ne me convainc pas tout à fait, en réalité, étant donné son encombrement quand on ne s’en sert pas.
Plus pratiques à mon sens les quelques extensions qui peuvent être montées sur le côté de la sacoche. Au choix, on peut ainsi adjoindre à la sacoche une poche externe de 2,1 litres, un porte-bidon, ou encore une poche filet pratique pour y mettre son casque (ou des chaussettes sales).

On retrouve également parmi les accessoires cet anti-vol mentionné plus haut, qui permet de tenir les sacoche sur le vélo avec un cadenas ou le propre anti-vol du vélo.
Enfin, un set de crochets de 20 mm est proposé pour les porte-bagages robustes en aluminium (qu'on trouve notamment sur certains vélos électriques), en remplacement du set de base (pour tubes de 16 mm) et de ses réducteurs (12, 10 et 8 mm).

Durabilité

Comme je le mentionnais au début de ce billet, j'ai trimballé ces sacoches en toutes sortes d'endroits et dans toutes sortes de conditions depuis sept ans.
Sur la solidité du tissus et de ses assemblages, je n'ai rien à redire. Pas le moindre trou, pas même un endroit en particulier qui montrerait des signes de faiblesse. Rien à redire non plus sur le fonctionnement des mécanismes. Si l'articulation des crochets supérieurs se grippe parfois un peu, un nettoyage à l'eau et un regraissage résout le problème. Aucune des pièces en plastique n'a jamais rompu non plus, si bien que j’ai maintenant une grande confiance en les matériaux utilisés dans cette sacoche. Vraiment, tout ça est costaud !

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Le seul point faible de cette sacoche, ce sont les fixations des pièces rigides. À force de vibrations et de secousses, il est arrivé à plusieurs reprises que des vis tenant le rail bas (celui de la dent de requin) se détachent. Je me souviens avoir fouiné dans le bazar de Och au Kirghizstan à la recherche du petit matériel qui allait me permettre de les remplacer : une situation assez contrariante dans un voyage de ce genre. Mais justement, il ne s'agissait pas de réparer une pièce très spécifique en plastique moulé ; juste de remplacer un système de serrage. Avec un peu d'astuce, c'est toujours possible. Ma petite réparation de fortune m'a permis de terminer le voyage.

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Cette image fait apparaître les boulons de remplacement en partie haute. En partie basse figure la bande velcro mentionnée précedemment, qui améliore le maintien de la sacoche sur chemins cahoteux.

D'ailleurs la logique Ortlieb abonde dans le sens de la réparabilité. Car une fois de retour à la maison, j'ai envoyé un message au service après vente, qui n'a pas rechigné une seconde à m'envoyer de la visserie de rechange. Ça fait partie de leur garantie : pendant cinq ans ils sont prêts à fournir gratuitement le nécessaire pour réparer les sacoches. Et si votre garantie est échue, beaucoup d'éléments sont commercialisés en pièces détachées. (Pour un grand voyage, il peut être judicieux d'en emporter quelques unes avec soi, au cas où.) À l'issue du même voyage, j'avais aussi cassé un élément non remplaçable d'une autre sacoche de chez eux : la sacoche m'a été intégralement remboursée.

Non, vraiment, après toutes ces années, la seule véritable marque d'usure est visuelle. La couleur est maintenant délavée, et des tâches diverses qui ne partent pas au lavage pourraient me donner un air négligé dans certaines circonstances. Alors oui c'est un peu dommage, mais ça me paraît assez inévitable, et ça ne nuit en rien aux aspects fonctionnels.

On en redemande

De toutes les péripéties qu'elles on connues, mes sacoches ont bien souffert de rares dommages, mais j'ai toujours pu les réparer. Sans doute aussi au fil des ans j'ai appris à composer avec leurs faiblesses, et bien qu'elles ne soient pas idéales dans tous les cas de figures, leur fiabilité, leur volume, leur étanchéité, leur commodité et leur versatilité en font une des pièces centrales de mon équipement de cyclo-bourlingue. Pour toutes ces qualités, leur tarifs est également très acceptable.
Aussi quand il s'est agi pour ma chérie de changer ses propres sacoches avant, elle n'a pas hésité : il lui fallait des Sport-Packer Plus !

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Plus d'infos sur ortlieb.com

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