Panorama Cycles Forillon : un nouveau vélo pour le long cours

Panorama Cycles Forillon : un nouveau vélo pour le long cours
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Avec son Forillon, la marque Québécoise Panorama Cycles signe un nouveau vélo dont le cadre et la sélection de composants ont de quoi séduire des voyageurs pleins de grands projets.

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Le Forillon est votre meilleur allié pour faire le tour du monde à vélo. Il est conçu pour rouler efficacement sur une panoplie de types de route, tout en demeurant stable et facile à piloter une fois chargé de tous vos bagages.

De quoi rouler chargé

Commençons par la base : le cadre. Celui-ci est réalisé en acier Reynolds 525, tandis que la fourche est faite d'un chromoly 4130 non breveté : des standards du vélo de voyage.
Question géométrie, les longues bases de 455mm et un boîtier de pédalier baissé de 76mm assurent une bonne stabilité. Panorama insiste aussi sur le faible trail, qui assurerait un bon maintien de la direction quand le vélo est chargé à l'avant. En réalité 66mm c'est pas si peu que ça, mais Bike Insights calcule une retombée de roue (wheel flop) inférieure à 20mm, ce qui me semble effectivement un bon indicateur.

Panorama Cycles Forillon

Les roues ne sont pas en acier (heureusement), mais elles ne semblent pas moins robustes, avec leur 36 rayons (ça devient rare) passés chacun dans un œillet renforcé. La jante est à double paroi, tandis que la fixation se fait par axes traversants de diamètre 12mm (largeur 142mm derrière et 100mm devant).

Une plaque de béquille arrière est intégrée au cadre. La béquille semblait passée de mode depuis l'avènement du gravel ; ce retour me ravit. Que d'efforts on s'épargne grâce à ce banal accessoire ! Cela dit, ma préférence aurait été à une béquille centrale, que je trouve plus stable, surtout quand le vélo est chargé à l'avant.

Pour emporter un maximum de bardas, le Forillon propose des œillets de porte-bagages à l'avant et à l'arrière, ainsi que deux paires à l'intérieur du triangle principal, une triplette sous le triangle, et encore une triplette de chaque côté de la fourche. Rien de moins ! (Même si dans mes rêves il y en aurait eu aussi sur les haubans.) On n'oublie pas évidemment les ancrages des garde-boue !

Classifié “All-Road touring”, le vélo est équipé de pneus Terrene Honali, un modèle tubeless conçu pour tenir la distance. Leur taille de 700x50mm me paraît appropriée pour conserver du confort même chargé, et leur profil intègre un peu de crampon, ce qui me semble bienvenu pour sillonner les routes du bout du monde, qui ne sont pas toujours faites d'asphalte. Attention cependant si vous voulez monter des garde-boue : il vous faudra passer à une largeur de pneus maximale de 42mm. (Ça reste confortable, mais ce sont des frais en plus.)

Pour ce qui est de grimper les côtes, on saluera le choix d'une transmission qui permet de profiter sur ce vélo de route des mêmes braquets qu'un VTT. Hélas, malgré la très large amplitude de développements proposée (585%), il manquerait à mon sens des vitesses encore un peu plus basses, pour affronter de longs cols de montagne, les sacoches pleines de provisions.
Avec des plateaux et pignons de 46-30/11-42 dents, on moulinera au mieux à 1,62m par tour de pédale, et on n'aura sans doute que très rarement l'occasion d'exploiter les 9,49m de développement du plus grand rapport. Troquer la cassette pour un modèle comptant 46 dents au plus grand pignon pourrait être intéressant ; le dérailleur le permet.

Le vélo complet pèse 13,150 Kg en taille M.

Fiabilité et réparabilité

Panorama a choisi pour son vélo des composants tout indiqués dans le cadre d'un voyage au long cours.

Avec les commandes de vitesses en bout de cintre – dont le mécanisme est moins sophistiqué que celui intégré à des cocottes – les risques de défaillances sont réduits au minimum. Ces leviers de chez MicroSHIFT peuvent en outre être débraillés de leur indexation pour s'accommoder en cas de galères d'une transmission qui ne compterait pas le même nombre de vitesses.
Le dérailleur et la cassette, estampillés MicroSHIFT également, sont d'ailleurs compatibles avec le matériel Shimano, qui demeure le plus répandu à travers le monde.

Panorama Cycles Forillon - transmission

Qui dit vitesses en bout de cintre dit cocottes simplifiées : celles-ci assurent le seul maniement des freins. Leur mécanisme plus prosaïque risque moins la casse, et ne pose pas de difficultés de remplacement (quitte à remplacer par des cocottes avec commandes de vitesses, qu'on ne raccordera pas).
Les freins sont à disque. Certains puristes estimeront que du v-brake est de mise pour un grand voyage. D'un autre côté les freins à disque n'usent pas les jantes ; et nous sommes ici sur un modèle à tirage mécanique (les BB7 de chez Avid) dont la maintenance peut s'opérer au milieu de nulle part.

Toujours dans la logique de réparer sur le bord de la route, le cadre intègre un support pour transporter trois rayons de rechange. Sympathique, mais peut-être un peu gadget : on les tiendra sans doute mieux abrités dans le tube de selle.

La tige de selle est au format 27,2mm : on reste sur un grand standard, puisque l'usage prévu de ce vélo ne justifie pas le montage d'une tige télescopique.

La selle quant à elle n'est pas une B17, comme le veut la tradition du cyclo-long-cours. La WTB Volt (qui fait souvent aussi référence) a été retenue.
Sans entrer dans un débat sur le confort de chaque selle (débat relativement vain, tant il dépend de l'anatomie personnelle de chacun), je trouve que s'épargner le soin du cuir va dans le sens d'un vélo fiable et facile d'entretien.

Et c'est pas tout !

Côté revêtements, la surface interne du cadre est traitée par électrodéposition, pour une protection accrue contre la corrosion.

La peinture externe quant à elle fait l'objet d'un graphisme signé du duo Pellvetica, de Vancouver, s'inspirant des courbes de niveaux des cartes topographiques. (Personnellement, il m'évoque encore davantage des motifs ornementaux mayas, et je trouve ça très bien comme ça !)

Panorama revendique ce design dans l'esprit de ses engagements écologiques, puisque la marque est certifiée carboneutre, et membre de 1% For The Planet.

Passage en caisse

Habilement élaboré, le Forillon adopte les nouveaux standards les plus incontournables, tout en maintenant des exigences techniques basses pour la réparation et le remplacement de pièces à l'étranger.
Le cadre paraît robuste, et une pléthore de points de fixation permet de se charger au-delà du raisonnable.
Un beau compagnon de voyage, donc.

Panorama commercialise sont Forillon au tarif de 2149$ CAD, incluant une rassurante garantie de cinq ans sur d'éventuels défauts de fabrication.
Sur le vieux continent, l'affaire sera moins intéressante. Aux 1440€ que représentent le prix canadien, il faudra ajouter des frais de conversion et de livraison internationale (lesquels sont un peu dissuasifs en ce moment).

Le tarif est très convenable pour un vélo de voyage. En revanche le montage n'inclut ni porte-bagages ni garde-boue (sans doute pour ne pas charger inutilement la note de qui voudrait s'équiper sur un mode bikepacking). Il n'a pas non plus été prévu de système d'éclairage, et on pourrait aussi être tenté de changer la cassette – sinon le pédalier.
Avec tout ça, la note peut s'élever d'un bon pourcentage ; mais on aura alors vraiment un vélo au top, pour un tarif restant concurrentiel.

Davantage de photos, de détails sur la géométrie, le montage, la démarche écologique, les conditions de garantie... sont disponibles sur le site de Panorama Cycles.

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