Parmi les premiers articles présentés sur Les Vélos Migrateurs – il y a de ça quatre ans déjà – j’en publiais un intitulé “Le vélo pour les geeks”, dans lequel je partageais quelques calculateurs et autres bases de données dédiés au vélo.
Avec le temps, de nouvelles ressources ont émergé, et j’en ai découvert d’autres dont je n’avais pas connaissance à l’époque. De quoi nourrir un second volet de bonnes adresses, globalement assez techniques, à destination des geeks du vélo – ou pas forcément.
https://lesvelosmigrateurs.fr/@touteslatitudes/randocamping
Commençons avec quelque chose de pas trop geek quand-même, qui intéressera un public assez large.
RandoCamping a déjà été présenté sur Les Vélos Migrateurs. Ce site a vocation à aider les cyclo-randonneurs à trouver sur leurs parcours des campings adaptés à leurs besoins. Il s’appuie pour cela sur une vaste base de données, que les utilisateurs peuvent contribuer à améliorer (en mettant à jour les informations, ou en formulant des commentaires).
Plusieurs fonctionnements sont proposés : on peut rechercher les campings situés le long d'un itinéraire, ou à proximité de lieux précis. Ces recherches peuvent être faites à partir d'une trace GPX, qu'on aura importée ou qu’on générera directement en traçant un parcours sur la carte.
On ne compte plus les planificateurs d'itinéraires à vélo. J’en avais déjà listé plusieurs dans la première itération du “Vélo pour les geeks”. Mon expérience personnelle m’incite néanmoins à présenter aussi celui-ci, dont je fais un usage régulier.
Son graphisme a quelque chose de basique qui pourrait lui prêter une moins bonne image que d’autres, au design plus raffiné. Il offre cependant, même dans sa version gratuite, un panel d'outils très utiles, notamment pour les sorties sur chemins de terre.
On peut ainsi sélectionner pour chaque portion de l'itinéraire si elle doit être calculée sur surfaces goudronnées ou non (ou mixtes). Mais il est en outre possible de demander des itinéraires piétons (pour des zones où un vélo ne passe normalement pas, mais où on serait disposé à pousser son engin). Et pour les passages non répertoriés (qu'on aurait identifiés en vue satellite, par exemple), il est en outre possible de tracer “à la main” des portions d’itinéraires, sans que le tracé suive les routes et chemins cartographiés.
J'apprécie également sur cet outil la possibilité d'inverser le sens du parcours, ou de prendre n'importe quel point de passage, et de le désigner comme nouveau point de départ. (Bien utile sur des parcours en boucle, notamment).
La version payante et l'application pour smartphones offrent encore d’autres possibilités que je ne détaillerai pas ici.
https://www.renehersecycles.com/tire-pressure-calculator/
À quiconque est à l’aise avec l’anglais, je recommande la lecture du blog de Jan Heine – qui conçoit les pneus haut de gamme Rene Herse. Il y développe une approche bien spécifique du rendement à vélo, par laquelle il arrive à la conclusion que l’acier se prête à concevoir des vélos légers, que les garde-boue peuvent réduire la prise au vent, et que des pneus larges et modérément gonflés sont plus roulants…
Fruit de ses expériences, son calculateur de pression de pneus indique le gonflage optimal, selon son approche atypique.
En fait il propose deux pressions possibles, car ses calculs font apparaître deux sommets à la courbe du rendement. On choisira l'une ou l'autre selon le ressenti recherché (souple ou ferme).
Hélas ses expériences n’ont pas porté sur des pneus de plus de 55 mm. Ce calculateur est donc essentiellement dédié à la route et au gravel.
https://int.vittoria.com/pages/tire-pressure
Autre fabricant de pneus, autre calculateur. Celui de Vittoria se veut très complet dans ses paramétrages. Outre la section de pneus et le poids du pilote et du vélo, on peut ainsi spécifier sa pratique (avec une certaine précision), on peut préciser si le vélo dispose d'une assistance électrique, s'il s'agit d'un montage tubeless ou avec chambres à air, on peut indiquer la rugosité du sol, etc.
Il est troublant de constater comme les résultats diffèrent de ceux avancés par le calculateur Rene Herse. Ils sont ici plus conventionnels. Chacun choisira son école !
http://sportech.online.fr/sptc_idx.php?pge=spfr_cha.html
Rappelons que quand on change de chaine, on peut éventuellement ajuster la nouvelle au même nombre de maillons que l'ancienne, mais en aucun cas à la même longueur. Car une chaîne usée a pris du jeu ; elle est devenue trop longue. Dans le doute, le mieux est encore de refaire le calcul.
On trouve en ligne de nombreux calculateurs. Celui-ci est le seul que je connaisse qui prenne en compte les caractéristiques du dérailleur. Ça implique de prendre davantage de mesures sur son vélo, mais le résultat n’en est que plus juste.
Pour les montages en mono-plateau, cette formule n'est cependant pas toujours la meilleure. Sur son site, Shimano indique une méthode plus empirique, qui n’aboutit pas tout à fait aux mêmes résultats : https://mtb.shimano.com/stories/determine-chain-length (en anglais).
Il n’est pas rare, quand je présente un vélo sur ce site, que je commente sa transmission en fonction des développements qu'elle procure.
Le développement, c'est la distance que parcourt votre vélo quand vous faites un tour de pédales (sans compter l'inertie du mouvement). Il est fonction du nombre de dents du plateau et du pignon sélectionnés (la "vitesse", comme on dit), et aussi de la dimension des roues et de celle des pneus.
Cet outil clair et ergonomique (relativement à la complexité du sujet traité) propose de sélectionner un modèle de pédalier et une cassette (ou une boîte de vitesses), et de paramétrer les caractéristiques de ses roues, pour connaître les développements fournis par chaque vitesse d’un vélo. Non content de calculer les développements, il peut aussi indiquer l’allure à laquelle on avancera en fonction de la cadence de pédalage, la progression entre deux vitesses, etc.
Un précieux outil pour comprendre mes charabias !
https://www.alpiniste.fr/longueur-rayon-velo-calculateur/
Rayonner une roue n’est pas aussi compliqué qu’on le croit. (Pour plus de facilité et pour un bon résultat, il est cependant préférable d’être bien outillé.) Le processus commence par déterminer la longueur des rayons, qui ne sera pas la même pour les deux roues, ni pour les deux côtés de chaque roue.
Ce calculateur permet de paramétrer les caractéristiques de la jante et du moyeu, ainsi que le motif de rayonnage souhaité, et indique la bonne longueur de rayon pour chaque côté de la roue.
Pour qui serait tenté de se lancer dans un premier rayonnage, il fournit aussi un tutoriel bien illustré.
https://kstoerz.com/freespoke/
Même utilité pour cet autre calculateur, mais plus poussée.
Ici il est possible de se constituer un catalogue de moyeux et de jantes, dont les caractéristiques sont mémorisées. (On conserve néanmoins la possibilité de saisir manuellement des paramètres qui ne figureraient pas au catalogue.) FreeSpoke peut aussi prendre en compte le décalage des trous, sur les jantes asymétriques ; et propose le motif de rayonnage radial (pour les hipsters !).
Les résultats produits sont plus fins également, avec des rendus visuels qui peuvent aider au rayonnage, et un indicateur de la répartition de la tension entre les deux côtés de la roue (parmi d’autres données chiffrées, pour les authentiques geeks du rayonnage).
On pourrait croire que ces outils sont réservés aux maniaques de l’optimisation ou aux profils très techniques. En réalité, ils rendent de fiers services, quel que soit le niveau technique. En évitant les tâtonnements et en épargnant des calculs laborieux, ils simplifient les choses — et aident souvent à mieux comprendre ce qu’on fait. Et comme de bons choix techniques rendent la vie plus agréable à vélo, ce serait dommage de s’en passer.